Capitaine DANJOU

Le capitaine Danjou (1828 - 1863)

Algérie, Italie, Crimée... Le capitaine Danjou a participé aux principales campagnes du milieu du XIXe siècle. À Camerone, en avril 1863, à la tête d'une poignée d'hommes, il tiendra jusqu'à la mort face à l'armée mexicaine. Ce combat a fait de lui un héros.

Jean Danjou est né à Chalabre (Aude), le 16 avril 1828. Il est le quatrième fils d'une famille de huit garçons. Jusqu'à l'âge de 15 ans, il travaille dans l'atelier de son père, fabricant de bonneterie, avant qu'un événement bouleverse sa vie. Après plusieurs années de service militaire, un ancien ouvrier de son père revient au pays avec les galons de sous-lieutenant acquis en Algérie. Invité à la table familiale pour y conter ses souvenirs, il " envoûte " le jeune Danjou qui veut à son tour embrasser la carrière. Il intègre l'École militaire de Saint-Cyr, le 6 décembre 1847. Il en sort deux ans plus tard, classé parmi les premiers de sa promotion.

La Légion d'honneur à 27 ans
Le l er octobre 1849, Danjou est incorporé, sur sa demande, au 5 I e RI (régiment d'infanterie) qui fait alors campagne en Afrique. Mais, pour l'heure, le jeune sous-lieutenant demeure en France. Il finit par rejoindre l'Algérie, et la Légion, où il effectue un premier séjour, du 26 septembre 1852 au 28 juin 1854, au sein du 2e RE (régiment étranger).
Lieutenant depuis le 23 décembre 1853, Danjou poursuit sa carrière au 2e RE, cette fois en Orient, à partir du 29 juin 1854. Il participe à la campagne de Crimée où il est promu capitaine le 9 juin 1855. Les deux régiments étrangers étant licenciés dans leur intégralité, le 16 avril 1856, Danjou est placé en non-activité. Ce même jour, il fête ses 27 ans et la Légion d'honneur qu'il vient de recevoir.

Engagé à Magenta
Rappelé à l'activité, il rejoint le 26e RI, d'abord en France, puis part à nouveau pour l'Algérie deux mois plus tard. Le capitaine Danjou est à nouveau affecté au 2e RE, le 6 février 1857, où il occupe la fonction de capitaine adjudant-major un an plus tard.
Puis, c'est la campagne d'Italie. Débarqué le 25 avril 1859, il participe à la bataille de Magenta (4 juin 1859). II quitte l'Italie en août de la même année, direction l'Algérie. C'est là-bas, à Mers el-Kébir, que, le 9 février 1863, il part avec le Régiment étranger pour le Mexique.

Héros de Camerone

Le capitaine Danjou et le Régiment étranger arrivent à Veracruz le 28 mars 1863. Le corps expéditionnaire français vient de pénétrer dans Puebla. Les légionnaires sont dirigés, quant à eux, vers l'intérieur du pays, soit à Soledad (à une trentaine de kilomètres de Veracruz), soit au pied de la chaîne Chiquihite, qui tient la route menant à Cordova. C'est là qu'est envoyé Danjou.
Le 30 avril 1863, il quitte le camp de Chiquihite à une heure du matin. Il doit se rendre à Palo Verde et explorer les environs, alors qu'approche une colonne française qui convoie trois millions en numéraires et des pièces d'artillerie vers Puebla. La 3e compagnie qui marche sous les ordres de Danjou compte 2 officiers et 62 légionnaires et sous-officiers. À l'aube, la " 3 " atteint le village de Camerone. Au sortir de ce village, le capitaine partage son
effectif en deux sections pour battre les lisières et se garder d'une éventuelle attaque ennemie, Rendez-vous est donné à la fontaine de Palo Verde, lieu où les convois s'arrêtent d'habitude. Tandis que les hommes se sont retrouvés comme convenu, Danjou aperçoit soudain au loin un gros tourbillon de poussière signalant la présence des Mexicains. Pour éviter l'embuscade, il quitte Palo Verde en colonne, mais aperçoit l'ennemi à quelque distance. Les légionnaires font volte-face et se dirigent à nouveau vers Camerone. L'ennemi apparaît alors en nombre sur la route. Après avoir repoussé à deux reprises la charge mexicaine, les légionnaires se replient dans une hacienda.

Jusqu'à la mort
Le colonel mexicain, confiant en sa supériorité numérique (plus de 2 000 hommes), somme le capitaine Danjou de se rendre. Celui-ci répond : " Nous avons des cartouches, nous ne nous rendrons pas ". Puis, levant la main, il fait le serment de se défendre jusqu'à la mort et fait jurer à ses légionnaires de tenir cette parole.
En pleine lutte, Danjou se rend d'un poste à l'autre, exhortant ses hommes au courage. Vers 11 h, le capitaine Danjou, venant de visiter le poste de la chambre, admet que les légionnaires ne pourront plus tenir longtemps. Puis voulant regagner la réserve, il est touché d'une balle en pleine poitrine, le coup est mortel.

La main articulée

Prothèse de la main gauche du capitaine Danjou, fabriquée sur mesure en 1853. Entièrement articulée, il s'en servait avec beaucoup de dextérité.

Le 1er mai 1853 en Algérie, Danjou est blessé par l'explosion accidentelle de son fusil. Sa main gauche est déchiquetée. Refusant d'être réformé, il se fait appareiller d'une main articulée en bois. Cette main, qu'il portait lors du combat de Camerone, fut retrouvée le 20 juillet 1865, par le lieutenant Karl Gruber de la 3ème compagnie de chasseurs autrichiens, au cours d'une expédition dans la région de Tesuitan. Il l'achète à un français pour cinquante piastres. Le maréchal Bazaine rachète la prothèse à Gruber en 1867 et la fait ramener à Sidi Bel-Abbès, telle une relique. La main du capitaine Danjou est aujourd'hui conservée dans la crypte du musée de la Légion étrangère à Aubagne. Chaque année, au cours de la prise d'armes qui commémore Camerone, la châsse de cristal contenant la main en bois est portée jusqu'au monument aux morts.

Faire mon devoir

Le 29 avril 1863, veille de Camerone, le capitaine Danjou écrit à l'un de ses frères et lui expédie plusieurs photographies afin de les distribuer aux membres de sa famille. Dans cette missive, il lui fait part de ses volontés s'il lui arrivait un " accident ". Cette lettre, de quelques lignes pleines de cœur, se termine par ces simples mots : " Adieu, je te quitte résolu à faire mon devoir et plus que mon devoir ".

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