Allan SEEGER

Alan Seeger, légionnaire et poète
(1888 - 1916)

Engagé volontaire, le jeune poète américain rejoint les rangs de la Légion étrangère dès l'annonce de la guerre. Il a rendez-vous avec la mort en juillet 1916, aux premières heures de la bataille de la Somme.

Alan Seeger est né à New York le 22 juin 1888. Au Mexique entre 1900 et 1902, il découvre la littérature et la poésie. De retour à New York, Alan poursuit sa scolarité et intègre le Harvard Collège en 1906. Il est l'un des rédacteurs du Harvard Monthly, le journal des étudiants, auquel il confie quelques-uns de ses poèmes. Diplômé en 1910, il vit à New York, puis, en 1912, il quitte l'Amérique pour la France.

L'engagement à la Légion
Paris est une révélation pour Alan Seeger. Il s'installe au Quartier latin et écrit quelques chroniques, notamment au Mercure de France. Un premier recueil de vers, Juvenilla, voit le jour. Seeger tente de le faire éditer en Grande-Bretagne, en vain, puis en Belgique sans plus de succès. Lorsqu'il apprend la déclaration de la guerre, il ne peut rester passif et décide de s'engager. En tant que citoyen américain, il n'a pas d'autre possibilité que de contracter un engagement à la Légion étrangère. C'est chose faite le 24 août 1914, en compagnie d'une cinquantaine de compatriotes (American Volunteers).

Correspondances et poèmes
Après une courte période d'instruction à Toulouse en septembre (2ème Régiment étranger, bataillon C, 1ère Cie, 3ème section), Seeger rejoint le camp de Mailly (Aube) début octobre. Très vite, il connaît les affres de la guerre de tranchées, subissant les bombardements allemands. Du fond des tranchées, il tient son journal, écrit régulièrement à ses parents, puis, dès le mois de décembre 1914, il envoie des correspondances au journal New York Sun, Il écrit aussi des poèmes, dont le prémonitoire J'ai rendez-vous avec la Mort.

Du 2e Étranger au RMLE
Le 15 juillet 1915, le 2ème Régiment de marche du 2ème Étranger est affecté à la Division marocaine. En septembre, il se rend à Saint-Hilaire-au-Temple (Champagne), où il participe à l'offensive du 25 au 28 août 1915.
Après la fusion des régiments étrangers, le 11 novembre 1915, Alan Seeger poursuit la guerre au sein de la I I e compagnie du 2e bataillon du RMLE (régiment de marche de la Légion étrangère). Celui-ci sera engagé au complet dans la bataille de la Somme le 1er juillet 1916. Quelques jours auparavant (28 juin), Seeger écrit à un ami dans ce qui deviendra sa dernière lettre :" Nous montons à l'attaque demain, nous aurons l'honneur de marcher dans la première vague, Quand on est dans de telles affaires, le mieux est d'y être en plein ".

Mort un 4 juillet
À l'aube du 4 juillet, le RMLE, qui a été mis à la disposition de la 3e division coloniale pour attaquer le village de Belloy-en-Santerre, monte à l'assaut, Seeger fait partie d'une section qui forme l'avant-garde de la compagnie constituant la première vague.
Au prix d'une lutte sans merci, le village est enlevé, mais le combat continue jusqu'au lendemain matin pour repousser les contre-attaques allemandes. Le RMLE est enfin relevé ; il a perdu 25 officiers et 844 hommes, dont Alan Seeger. Son corps et ceux de ses compagnons sont regroupés et inhumés sur place.

Décoré à titre posthume
Au lendemain de la guerre, le père d'Alan Seeger vient en France pour retrouver la dépouille de son fils. Ses recherches restent vaines. Aussi, lors de la reconstruction du clocher de l'église de Belloy-en-Santerre, Charles L. Seeger offre une cloche sur laquelle est inscrit le prénom de la mère du poète (Elsie). Alan Seeger repose quelque part du côté de Belloy-en-Santerre, ayant laissé le souvenir d'un " Jeune légionnaire, enthousiaste et énergique, aimant passionnément la France. Engagé volontaire au début des hostilités, a fait preuve au cours de la campagne d'un entrain et d'un courage admirables. Glorieusement tombé le 4 juillet 1916 ", comme le rappelle sa citation. Le jeune Américain a été décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre à titre posthume en 1922.

Soif d'engagement

Alan Seeger explique à plusieurs reprises les raisons de son engagement. Dans son journal personnel, il note: " Je me suis engagé pour que la France et spécialement Paris que j'aime ne cessent pas d'être la beauté qu'ils sont ". À un journaliste du " New Republic " (journal de New York), il dit: " je ne pouvais pas continuer à jouir des choses aimables de la vie pour la défense de laquelle mes amis étaient en train de verser leur sang...
De retour, ils m'auraient demandé : Où étiez-vous pendant ce temps ? Qu'auriez-vous fait ? Cette seule question serait un reproche ".

J'ai rendez-vous avec la mort

L'un des plus beaux poèmes de Seeger date de 1915 et s'intitule " I Have a Rendez-Vous with Death " (J'ai rendez-vous avec la Mort): " J'ai un rendez-vous avec la Mort à quelque barricade disputée, quand le Printemps reviendra avec son ombre bruissante et que les fleurs de pommier voltigeront dans l'air ! J'ai un rendez-vous avec la Mort quand le Printemps ramènera les beaux jours azurés ! Il se peut qu'elle prenne ma main et me conduise vers son ténébreux domaine, qu'elle close mes yeux et arrête mon souffle... Il se peut que je passe encore auprès d'elle. J'ai un rendez-vous avec la Mort sur le versant déchiqueté de quelque colline délabrée, quand le Printemps reviendra faire son tour cette année et qu'apparaîtront les premières fleurs des prés ! Dieu sait qu'il serait meilleur d'être étendu au creux des coussins, dans la soie et le duvet parfumé, où l'amour palpite en un bienheureux sommeil, pouls contre pouls, souffle contre souffle, où les réveils silencieux sont chers... Mais j'ai un rendez-vous avec la Mort, à minuit, dans quelque ville en flammes, quand le Printemps repartira vers le nord, cette année, et je suis fidèle à la parole donnée: je ne manquerai pas ce rendez-vous ! ".

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