Récit d'un jeune Para

Quand on effectue une P.M.P. (Préparation Militaire Parachutiste), il faut avoir la volonté et le courage pour réussir. Sans ces deux atouts, ce n'est pas la peine d'essayer car la P.M.P. est un avant-goût de la vie des Paras qui est autrement plus dure selon les dires de nos instructeurs.

Cette préparation militaire se déroule en 2 semaines : une semaine d'entraînement au sol et l'autre en vol. Je l'ai accomplie durant les vacances scolaires de Pâques.

Le premier jour, au matin, nous avions tous rendez-vous à Versailles pour se diriger ensuite vers le camp de Satory où les délices nous attendaient ! Après avoir perçu notre paquetage (treillis, casque, etc...), nous avons formé quatre groupes de 25 personnes environ qui fondaient au fur et à mesure que les jours passaient !

En effet, cette première semaine, très physique, servait de sélection "naturelle" car le lever à six heures, les décrassages de 5 à 6 km, les tractions, pompes, montées de corde et autres en ont découragé plus d'un. Quel bonheur lorsqu'arrivait l'heure de la douche, suivie d'un sandwich et d'une boisson ! On était prêt à recommencer !

L'entraînement technique consistait à apprendre à se recevoir au sol, éviter un obstacle et à connaître son parachute.

La journée se terminait par le souper à 17h30 et par le quartier libre mis à profit pour faire la fête au foyer. Le dernier jour, un cross de 4 km à parcourir en 20 minutes a hélas, de nouveau, éliminé des candidats. Le week-end a été profitable car les sélectionnés pour la deuxième semaine étaient tous en pleine forme dans le train qui nous menait vers Bordeaux. Nous étions un lundi et le grand saut fixé au lendemain.

Le mardi matin, une certaine inquiétude régnait et chacun se montrait plus ou moins nerveux. On vint nous chercher pour nous amener à l'aéroport militaire et là, nous reçûmes nos parachutes. Après s'être équipés sous l'œil attentif des instructeurs, nous nous dirigeons vers l'appareil qui doit nous larguer. La porte s'ouvre, nous avançons avec peine à cause de la force des hélices et l'odeur du kérosène qui nous monte à la tête.

Tout le monde embarque et l'avion décolle pour notre premier saut prévu à une altitude de 400 mètres. Serrés les uns contre les autres, nous chantons à tue-tête afin de faire passer le stress qui nous a envahi. Soudain, un ordre retentit :
"Debout..,....Accrochez......C'est notre tour !"

On accroche notre S.O.A. (Sangle d'ouverture automatique) au câble d'acier qui passe au-dessus de notre tête. Une ampoule lumineuse, située près de la portière, s'allume en rouge. Le chef donne l'ordre au premier sauteur de se mettre en position.

Un bruit strident, la lumière passe au vert et le mot magique GO ! ouvre sur l'inconnu......

Je prends, à mon tour, la position. La main droite sur le ventral et le pied droit en avant, je me jette le plus loin possible, probablement les yeux fermés et me sens aspiré dans un tourbillon. Un choc violent me fait ouvrir les yeux et je procède aussitôt à la vérification du bon fonctionnement de mon parachute.

La coupole est parfaite. J'effectue un tour d'horizon pour m'assurer de ne pas heurter un camarade de saut. Là-haut, d'autres coupoles se déploient. Il fait un soleil merveilleux et le paysage est magnifique. Je descends doucement. J'aperçois les champs de plus en plus distinctement.

D'une traction puissante sur les deux sangles avant, je prends la position d'arrivée au sol. Je culbute sans la moindre sensation de douleur et me défais de mon parachute. J'ai très chaud à cause d'une montée d'adrénaline qu'ont ressentie aussi tous mes coéquipiers. J'enroule mon parachute autour de mes bras et quitte la zone de largage car d'autres parachutistes arrivent. Une fois regroupés, nous partageons tous ensemble le bonheur que nous a procuré ce premier saut.
Les trois autres sauts se déroulèrent de façon satisfaisante, apportant, à chaque fois, les mêmes sensations et la joie de la réussite.

À l'issue de cette deuxième semaine, une cérémonie de déroula dans la caserne au cours de laquelle nous furent remises les insignes de P.M.P. ainsi que les brevets de Sauts agrémentés de félicitations et d'encouragements.

Et c'est en pensant à la prière des Parachutistes "Donnez-moi, mon Dieu.....le courage, et la force et la foi..." que chacun regagna son foyer non sans s'être promis de se revoir.

Sébastien JEREMITA
AVRIL 1994

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